La Fournaise

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MARLA

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Plaine des Tamarins

Je n’avais plus entrepris de grandes randonnées, depuis l’ascension du Piton des Neiges, le 17 août de l’année dernière et j’appréhendais celle que nous avions programmée pour ce mercredi 4 juillet 2012. L’ilet de Marla, située dans le cirque de Mafate est accessible depuis le versant ouest de la rivière des Galets. Nous avions choisi d’y accéder par le Col des Bœufs, situé au-dessus de Grand-Ilet sur le territoire de la commune de Salazie. Le trajet est réputé plus court et présentant moins de difficultés. Une partie du chemin nous était déjà familière puis que nous l’avions empruntée, il y a deux ans, pour nous rendre à La Nouvelle.

Ce 4 juillet, nous étions six randonneurs à prendre le sentier qui descend en pente raide, jusqu’à la Plaine des Tamarins. Le ciel est dégagé et les premiers rayons de soleil éclairent les sommets. La rosée qui s’et déposée sur les rondins, au cours de la nuit, a rendu le sentier glissant par endroits. Marie-Lys, Claudine et Marie-Thérèse ne s’attardent pas dans cette première descente, tandis que Nicole, mon frère Jean et moi prenons plaisir à faire des photos. Le regroupement s’opère dans la Plaine des Tamarins baignée de soleil. L’endroit est idéal pour une halte d’une vingtaine de minutes. Nous sortons de nos sacs à dos les fruits séchés et le chocolat qui accompagnent toutes nos sorties. Marla est encore loin et il faut bien prendre des forces avant d’entamer la deuxième partie du parcours.

Plaine des Tamarins

Le top départ est donné par Nicol, à moins que ce ne soit par Marie-Thérèse. Ces deux là, est-il nécessaire de le rappeler, ont accompli le pèlerinage de Compostelle et font, depuis, figure de chefs de file. Nous poursuivons notre progression dans la Plaine des Tamarins, au milieu, comme son nom l’indique, d’une forêt de tamarins des hauts, dont le nom scientifique est acacia. Contrairement à ce que j’ai pu lire ici ou là, ces arbres, issus de la forêt primaire, n’ont rien à voir avec les grands tamariniers qui produisent effectivement de grosses gousses, contenant des graines entourées d’une pulpe au goût acidulé. Tandis que nous nous arrêtons pour prendre des photos, un Tec-tec vient se poser à nos pieds. Ce petit oiseau endémique, de notre île, nous a souvent accompagnés dans nos randonnées et, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas farouche.

Au bout de quelques minutes, nous entamons la descente qui mène jusqu’au lit de la rivière des galets. Le sentier ne présente pas de difficultés particulières, si ce n’est, par endroits, les quelques cailloux qui roulent sous la semelle de nos chaussures et risquent de nous faire tomber. La pente est raide et la remontée ne sera pas des plus faciles. Au bas du sentier, ces dames nous attendent sagement, après avoir traversé le lit de la rivière. En cette saison, le cours d’eau atteint son niveau le plus bas ; il n’empêche que pour ne pas se mouiller ; il faut se déplacer avec beaucoup d’attention sur les gros galets qui portent l’empreinte humide de ceux qui nous ont précédés. Je n’apprécie que modérément ce genre d’acrobatie et mon ami Nicol me tend un de ses bâtons de marche pour m’aider à franchir ce premier obstacle. Il faut dire que le poids de mon sac n’est pas étranger à ma démarche hésitante.

Petite pause, dans le lit de la Riviere des Galets. Sur la photo: Claudine et Marie-Lys

Après une brève halte, nous poursuivons notre route vers Marla. L’ilet n’est plus très loin et nous devrions l’atteindre dans un peu plus d’une demi-heure. En haut de la côte, nous apercevons, sur notre gauche, la modeste chapelle construite au milieu de la savane. Nicol et moi ne pouvons nous empêcher de la prendre en photo pendant que le reste du groupe poursuit son ascension. Nous retrouverons nos compagnons de route, tranquillement attablés au snack de Marla. C’est ici que nous avons réservé notre repas de midi. Il est tout juste onze heures et, malgré la fatigue, nous entreprenons la visite du site, après avoir mis nos sacs à l’abri. Le site est imposant et nos regards se portent machinalement sur le col du Taïbit, situé à plus de 2000 mètres d’altitude. Je suggère, sur le ton de la plaisanterie, que notre prochaine randonnée englobe le passage de ce col réputé difficile. Promis et juré, la proposition sera étudiée.

La chapelle de Marla.

Il est un peu plus de midi, lorsque nous nous mettons à table. Le punch servi à l’apéritif ne fait pas l’unanimité, si l’on en croit les commentaires. Le niveau du liquide, sans être au plus bas, a, malgré tout, bien diminué, lorsque le plat de canard fumé, qu’accompagnent le riz et les embériques, est posé sur la table. Après avoir marché, toute une matinée, rien de tel qu’un repas chaud pour vous redonner des forces. Des forces, il nous en faudra pour prendre la route en sens inverse !

La descente vers la rivière des galets se fait pratiquement en courant et c’est tout de suite après que les choses sérieuses commencent. Peut-être pas pour tout le monde, la remontée vers la Plaine des Tamarins se fait dans la douleur. La faute n’incombe pas seulement à ce foutu punch. Nous sommes partis, à peine sortis de table et notre déjeuner risque bien de nous rester sur l’estomac.

Tant bien que mal, nous atteignons la Plaine des Tamarins sous un ciel qui s’est brusquement assombri. Ici ou là, des bœufs qui broutaient paisiblement interrompent leur repas, pour nous regarder passer sans étonnement apparent. Mon ami Nicol, n’écoutant que son courage, décrit un arc de cercle, le plus large possible, pour éviter les paisibles bovins. Mine de rien, Claudine et moi lui emboîtons le pas, tandis que Marie-Lys, Marie-Thérèse et Jean, beaucoup plus courageux, pour ne pas dire téméraires, continuent d’avancer, comme si de rien n’était.

La traversée de la Plaine des Tamarins s’achève sous une bonne averse au point que mon K-way ne suffit pas pour me protéger. Le dernier kilomètre – celui qui mène au Col des Bœufs – m’a beaucoup éprouvé, quand bien même j’aurai été le seul à ne pas goûter au punch ; il y a là, avouez le, de quoi enrager…

Au sommet, mon ami Nicol m’attendait, après s’être planqué derrière un container, pour ne pas prendre froid. A grands pas, nous avons, tous les deux, rejoint le parking surveillé où l’on peut boire un thé bien chaud, pour se réchauffer. A notre arrivée, le petit groupe de tête s’apprêtait déjà à monter dans les voitures pour ne pas se laisser surprendre par l’obscurité. En cette saison la nuit tombe rapidement et la route qui mène du col des bœufs au littoral n’est pas des plus faciles.

A bientôt, pour une nouvelle randonnée.



05/08/2012
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