La Fournaise

La Fournaise

LES ORANGERS

 

LES   ORANGERS

 

Sur la piste de Sans Souci

Ce jeudi 25 novembre 2010, notre randonnée part du quartier de Sans Souci, sur les hauteurs de Saint-Paul. Depuis la veille, nous avons projeté de rejoindre le captage des orangers qui alimente en eau le village de Bois-de-Nèfles. Il est six heures trente, ou presque, lorsque nous stationnons nos voitures près de la grosse citerne rouge qui est devenue, depuis longtemps déjà, une référence pour les randonneurs

Pour rejoindre le sentier qui longe la canalisation, nous empruntons le chemin de terre recouvert, par endroits, d’une boue gluante qui colle aux semelles de nos chaussures. Au bout du chemin, une pancarte indique le captage à deux heures et quarante cinq minutes. Nous ne prêtons que peu d’attention à ces indications et nous nous engageons, résolument, sur le sentier. Sur notre gauche, le précipice est impressionnant et l’eau qui coule dans le lit de la rivière des galets, à plus de 600 mètres en contrebas, n’est qu’un mince filet. Il est vrai que cette saison est particulièrement sèche.

La Rivière des Galets, vue du sentier 

Sur le versant opposé, nous apercevons, après une demi-heure de marche, les toits rouges ou verts du village de Dos d’Ane. Le sentier est suffisamment large et plat, pour qu’on se sente en sécurité. Il suffit de rester prudent. Bien apparents, en de nombreux endroits, les gros tuyaux en fonte qui transportent l’eau des orangers nous indiquent en permanence la direction du captage. Nicol et Jean restés à l’arrière, en compagnie de Claudine et de Marie-Lys, multiplient les prises de vue tandis que Jocelyne T et Jocelyne R nous accompagnent, Marie-Thérèse et moi, dans notre progression. Loin de nous, l’idée de nous engager dans une compétition mais, bien plus, d’arriver à destination avant que le soleil ne soit au zénith.

Sur notre gauche, je repère l’îlet de Grand Place ; d’autres suivront au fur et à mesure que nous progressons sur le sentier. La première difficulté se situe à hauteur de la source Flamant (l’orthographe n’est pas garantie). A cet endroit, le sentier devient très glissant sur plus d’une centaine de mètres. Agrippés au câble tendu le long de la paroi, nous nous laissons volontiers arroser, par l’eau qui tombe, de la paroi. Sur notre route, un peu plus loin, la traversée d’un petit tunnel nous met, l’espace de quelques instants, à l’abri des rayons du soleil.

Ici ou là, nous croisons quelques touristes amoureux de la nature. Certains ont même emmené avec eux leur compagnon à quatre pattes. Ces touristes venus parfois de très loin, ont étudié, carte de randonnée à la main, le parcours et ce sont eux qui nous renseignent quant à d’éventuelles difficultés. Un couple de « randonneurs-pays » a, quant à lui, semé le doute dans nos esprits à tel point que nous avons failli faire demi-tour.

Sur le site du captage, juste avant la montée.

Il est précisément dix heures et trente minutes lorsque nous atteignons le but que nous nous étions fixé au départ. Nos compagnons de route ne sont toujours pas en vue. La température, sur le site du captage est très agréable en raison de l’humidité. Il est un peu tôt pour déjeuner et la tentation est grande de poursuivre notre route pour atteindre l’îlet des Orangers situé à un peu moins d’une heure.

Sur mon portable, je contacte mon ami Nicol qui nous donne le feu vert que nous attendions. Sans plus tarder, nous attaquons la montée qui mène aux Orangers. Je me souviens, à peine, de cet îlet que j’ai visité, il y a un peu plus de 25 ans. A cette époque, Roger, mon neveu, enseignait aux jeunes enfants du Cirque. Sous un soleil de feu, nous marchons dans la rocaille après avoir grimpé les quelques marches taillées dans les rochers qui encombrent le lit de la ravine. Nous marchons depuis plus d’une demi-heure lorsque, sur notre droite, une plantation de bananiers indique la présence, toute proche, d’habitations. Au prix d’un dernier effort, nous arrivons sur le plateau où se dressent, au milieu de quelques misérables cases, les bâtiments publics. Ces derniers, au nombre de quatre ou cinq, ont été construits en matériaux légers. Ils abritent, pour l’essentiel, l’école primaire, une PMI et la petite chapelle aux volets clos.

Ecole primaire

Pas peu fier d’être arrivé dans le groupe de tête, en dépit de mon âge avancé (vantard ! ne manquera pas de dire mon épouse), je téléphone à Yvette pour lui faire partager ma satisfaction. Cette dernière est de courte durée, lorsqu’elle m’apprend que les provisions, achetées la veille, sont restées dans le réfrigérateur. La mine déconfite, je vais tout de même saluer les cantinières en attendant l’arrivée des retardataires. Les cantinières se souviennent très bien de mon neveu Roger et de mon fils Daniel. Ce dernier a, plusieurs fois, accompagné son cousin à l’îlet des orangers.

 

Monsieur et Madame ATTACHE, un couple digne d'attachement. 

On ne vient pas dans le Cirque, sans saluer monsieur et madame Attache qui sont devenus, au fil des années, des personnages incontournables. Les deux vieux âgés respectivement de quatre vingt deux et quatre vingt un ans habitent une petite case, construite à proximité de l’école. Après la pause-déjeuner, Jocelyne T et moi prenons le chemin qui mène au domicile du vieux couple. Cette visite, beaucoup trop brève à mon goût, m’a procuré, je ne saurais dire pourquoi, un moment d’intense émotion. Tandis que son mari, peu bavard, n’arrêtait pas de sourire, madame Attache, faisant fi de ses propres soucis, s’inquiétait de la santé de Josiane, ma belle-sœur, ou encore de celle de mon fils Daniel qu’elle n’a pas revu depuis plus de vingt ans. Avant de prendre congé, je demande à mon frère Jean d’immortaliser cette rencontre, peu ordinaire. Par chance, Jean a pris avec lui son appareil photo numérique. Après les dernières embrassades, je promets à madame Attache de revenir la voir d’ici quelque temps. Dieu seul sait si je pourrai, un jour, tenir ma promesse…

La Chapelle.

Il faut maintenant songer au retour, pour ne pas se laisser surprendre par l’obscurité. Une rencontre de dernière minute avec Paul, le sculpteur des Orangers, va retarder notre départ de quelques instants. Paul aurait bien aimé nous montrer ses quelques quatre cents œuvres exposées chez lui, à peu de distance. Promis… juré, ce sera pour une prochaine fois. Encore une promesse que je ne suis pas sûr de tenir.

Paul, le sculpteur des Orangers

 

Sur le chemin du retour, petite pause sur le site du captage.

 

La descente en direction du captage s’effectue sans grande difficulté. Nous marquons une courte pause, le temps de nous rafraîchir et de prendre quelques photos avant de nous élancer –le terme est à peine exagéré – sur le sentier. Le ciel est couvert et la température est même très agréable en certains endroits. Il n’y a aucune raison de nous attarder. Nous n’avons plus grand-chose à découvrir si ce n’est la présence, sur le sentier, de Bernard venu à la rencontre de Jocelyne, son épouse.

Au bout du sentier, nous retrouvons les trois ou quatre kilomètres de piste. La fatigue commence à se faire sentir et nous traînons quelque peu les pieds dans la poussière du chemin. Marie-Lys et Claudine ne se sont pas fait prier pour monter dans la voiture de Bernard garée un peu plus loin. Notre ami Nicol, qui postule pour Compostelle, n’a éprouvé, quant à lui, aucun mal pour nous rejoindre. Une longue marche se termine alors qu’une autre est déjà programmée pour jeudi prochain.



06/12/2010
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