La Fournaise

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LA FETE DES PERES

 

LA FETE  DES  PERES

 

            Les discussions avec mon père ont été, le plus souvent, sources de conflits ; ce dernier n’admettait pas que je le contredise et m’appelait le raisonneur. En cette fin de journée du mois de janvier 1981, je m’étais arrêté chez mes parents en rentrant du travail ; mon père était à la maison et m’avait mis sous les yeux, comme il le faisait souvent, un article de son journal préféré que j’avais repoussé dans un geste d’agacement du, probablement, à la petite heure que je venais de passer sur la route du littoral, déjà encombrée à cette époque.

          Le lendemain matin, je me suis rendu à Saint-Denis dans ce bureau minable où je travaillais depuis mon retour à La Réunion. A peine avais-je eu le temps de m’installer qu’un appel téléphonique, venu d’un de mes proches, m’avait incité à faire demi-tour sans plus attendre. Lorsque je suis arrivé  chez mes parents, mon père se trouvait déjà dans l’ambulance qui devait le conduire à l’hôpital. Lorsque je l’ai embrassé sur son front déjà glacé, je croyais encore à un miracle ; ce dernier ne s’est pas produit parce que, probablement, je ne méritais pas une telle faveur.

      Si la disparition de notre pauvre père avait affecté toute notre fratrie, je suis celui qui a eu le plus de mal à cacher son chagrin et ses larmes. Quelque part,  je me sentais coupable de ne pas avoir respecté le quatrième commandement : « Tu honoreras ton père et ta mère. »

       Plus de trente années ont passé, plus de trente fois où j’ai eu l’occasion de lui souhaiter la fête des pères autrement que par des prières ; aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi, j’ai envie de lui dire : « Bonne Fête Papa ! »



20/06/2015
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