La Fournaise

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CHEMIN VITAL

 

  CHEMIN  VITAL

 

Le chemin Vital, ou plutôt le sentier du même nom, est celui qui conduit au bassin Vital. Très jeune, j’ai souvent entendu parler de ce bassin que beaucoup de mes camarades, à l’époque, considéraient comme celui qui présentait le plus de risques pour les baigneurs. La plupart des jeunes de notre âge préféraient se retrouver, pendant la saison des pluies, dans un des bassins situés beaucoup plus en amont.

            Il y a tout juste quelques mois, j’ai emprunté, pour la première fois, le fameux sentier Vital en compagnie de mon ami Nicol dont la réputation de marcheur n’est plus à faire. Après avoir traversé les lotissements qui s’étalent depuis le village de Bois-de-Nèfles jusqu’au lieu-dit Trois Chemins, nous avons pris, à hauteur du Lycée Saint-Paul 4, le chemin Déboulé qui rejoint, après une demi heure de marche, celui du Tour des Roches. Plus qu’une centaine de mètres et nous faisions nos premiers pas sur le sentier Vital. Pour les marcheurs, le chemin Vital est une référence et j’appréhendais la montée, peu fréquentée à cette heure de la matinée.

Nos randonnées pédestres sont aussi l’occasion de débattre des questions d’actualité. Tandis que je commençais à m’essouffler, mon ami continuait de discourir sans que je puisse lui apporter la contradiction. Nous marchions depuis plus de deux heures, lorsque le bassin Vital nous est apparu, en partie caché par une végétation très dense. J’ai eu du mal à ne pas montrer ma déception devant cette eau, aux reflets verdâtres, qui croupissait au fond de la ravine. Seuls les crapauds, ai-je pensé, pouvaient prendre plaisir à s’y baigner. A cette heure de la matinée, les petits batraciens dormaient encore au creux de la végétation qui encercle le bassin.

Après une brève pause, nous avons poursuivi notre chemin qui avait pris l’apparence d’un véritable chemin de croix. Mon ami Nicol, beaucoup plus aguerri que moi, était toujours aussi à l’aise, tandis que je commençais à montrer les premiers signes de fatigue. Bien qu’à moitié vide, la bouteille d’eau que je tenais à la main me semblait de plus en plus lourde et mon tee-shirt aux couleurs d’une société de bureautique me collait à la peau. Je me retournais une dernière fois pour mesurer du regard la distance parcourue. Nous devions être près du sommet; encouragé par mon ami Nicol, j’atteignais, après quelques minutes de marche, le bout du chemin.

A cet endroit, une très belle vue s’offre aux yeux des randonneurs. Je distinguais nettement la toute nouvelle route des Tamarins qui part de Saint-Paul pour rejoindre l’Etang-Salé. Dans la baie, un navire avait jeté l’ancre et sa coque noire se détachait sur le fond bleu de l’océan. Nous avons regretté de ne pas avoir pris notre appareil photo. Ce n’était que partie remise. Nous avons repris, depuis, le chemin Vital en plusieurs fois, entraînant dans notre sillage: Claudine et Jean, Marie-Lys et Maria, sans compter mon frère Henri qui avait perdu, depuis ces dernières années, le goût de la marche.

A ceux d’entre vous qui ne connaissent pas le chemin Vital je conseillerais de tenter l’expérience. L’idéal serait, bien évidemment, de chausser les baskets après de fortes pluies, lorsque l’eau des bassins aura été renouvelée. A bon entendeur…



04/07/2010
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