La Fournaise

La Fournaise

ROCHE PLATE

ROCHE   PLATE

 

Jeudi 16 décembre 2010, nous avons décidé de plonger une nouvelle fois dans le cirque de Mafate. Plonger est le mot qui convient tant la descente est rude. Nous ne sommes que quatre « pèlerins »à effectuer cette randonnée. Pour différentes raisons, tous nos amis n’ont pas pu nous accompagner.

Arrivés à proximité du Maïdo aux environs de six heures trente, nous avons marché pendant un quart d’heure sur la roche volcanique, avant d’emprunter le sentier qui mène à Roche Plate. Le sentier, rocailleux, est abrupt et on a vite fait de s’en rendre compte. Nous avançons avec précaution, pour ne pas trébucher.

Après deux heures de marche, nous arrivons à la Brèche. A cet endroit, une bifurcation laisse le choix aux randonneurs. Sur notre gauche, une pancarte indique la direction de l’îlet des Orangers. Nous prenons, sur notre droite, la direction de Roche Plate. Le sentier est toujours aussi difficile et les rotules n’ont pas fini de souffrir.

Au bout du chemin, nous découvrons les premières habitations. Les portes de l’école sont closes et, il n’y a pas âme qui vive. Tandis que nous commençons à nous interroger, un forestier, sorti de nulle part, nous rassure. Pour avoir une chance de rencontrer des Mafatais, il nous faudra monter un peu plus haut en direction de la petite boutique, tenue par un habitant du Cirque. Dans la boutique nous nous procurons des boissons fraîches à des prix qui ne sont pas prohibitifs. Il faut bien tenir compte du prix du transport qui s’effectue par hélicoptère.

Après avoir vainement cherché la petite chapelle, nous nous rapprochons de l’école pour une pause repas, à l’ombre des grands arbres. Encadrée par leurs enseignants, une joyeuse bande de « marmailles l’école » de retour de promenade nous salue au passage. Un peu plus tard, notre forestier, sa tournée achevée, s’arrête à notre hauteur pour un brin de conversation. Nous apprenons qu’il faudra compter deux heures de plus pour remonter jusqu’au Maïdo. En clair, c’est une promenade digestive de cinq heures qui nous attend. Si nous ne voulons pas nous laisser surprendre par la nuit, il est temps de lever le camp.

La concertation ne dure que quelques minutes et, sitôt rassemblées nos affaires, nous entamons la longue marche qui doit nous conduire jusqu’au sommet. Dès le premier kilomètre, j’ai l’impression de grimper à un mur. Par endroits, le parcours relève presque de l’escalade. J’aurais aimé être un margouillat, ou à quelque chose de semblable, pour être plus vite au Maïdo. Arrivés à la Brèche, la tentation – dans ma tête – est grande, de bifurquer sur la droite, pour rejoindre, la canalisation des Orangers. Cette idée folle, ne fait que m’effleurer.

Nous poursuivons notre chemin de croix – j’en ai compté deux – malgré la fatigue qui se fait de plus en plus sentir. Ici ou là, nous croisons des petits groupes de randonneurs qui tentent de nous rassurer mais nous ne sommes pas dupes. Depuis longtemps déjà, je n’ose plus regarder en direction du sommet et je me remémore cette citation du philosophe Paul Masson: « La dernière marche d’un escalier qu’on gravit est toujours plus haute que les autres ».

Un moment, les genêts, qui fleurissent au Maïdo, m’ont fait croire à une illusion d’optique. En réalité, nous étions bien au sommet de cette imposante muraille, qui protège le Cirque de Mafate de la pollution automobile. Bien qu’à la limite de l’épuisement, j’avais du mal à cacher ma satisfaction. Mes amis et moi venions d’inscrire à notre palmarès la plus difficile des randonnées. C’est, du moins, ce que je pensais. Les semaines qui suivirent allaient nous réserver des surprises…



07/02/2011
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