La Fournaise

La Fournaise

KALLA

 

KALLA

 

Je m’étais juré de ne jamais emprunter ce sentier qui permet de rejoindre le village de Dos D’Ane à partir de La Possession. Le parcours, jugé très difficile, accueille chaque année « La Kalla Nescafé », une course de montagne dont la réputation n’est plus à faire. Mes fidèles compagnons de marche se montraient, quant à eux, beaucoup moins réticents si bien qu’après avoir longtemps hésité, je décidais de tenter l’aventure en leur compagnie.

La saison chaude et pluvieuse n’est pas la plus indiquée pour tenter l'expérience. C’est pourtant le jeudi 6 janvier que, pour répondre à ce que j’ai vécu comme une provocation, j’entraînais mes compagnons sur le fameux sentier Kalla. Il devait être un peu plus de six heures trente lorsque, après avoir laissé les voitures à La Possession, dans le quartier de Bœuf Mort, nous nous sommes engagés sur le sentier.

Nous n’étions pas plus de sept à prendre le départ de cette randonnée qui se présentait  sous les meilleurs auspices. Le temps était au beau fixe et la température, à cette heure de la matinée était encore agréable. L’ascension, qui commence dès le premier kilomètre, offre aux randonneurs une vue superbe sur le littoral ouest.

Les premières difficultés apparaissent lorsque nous pénétrons dans les sous-bois. Les pluies qui sont tombées récemment ont rendu le sentier glissant et je dois m’accrocher à la végétation, pour ne pas me retrouver sur les fesses. J’appréhendais la traversée des ravines, notamment celle de la ravine à Marquet, et j’ai été surpris de ne pas rencontrer la moindre goutte d’eau.

 

 

La descente qui mène à la grotte de Kalla est particulièrement rapide. Comme pour nous prouver sa bonne forme, mon frère Jean a fait cavalier seul depuis le début de la matinée. Bernard et moi ne le rejoindrons qu’à hauteur du chemin Ratineau, qui marque l’arrivée de notre première étape. Les traces de boue, sur son pantalon, laissent penser que la descente n’a pas été facile. Quelques dix minutes plus tard, Marie-Thérèse et les autres débouchent à leur tour du sentier. Le moment est venu de se partager les fruits secs et le chocolat que nous emportons toujours, au fond de nos sacs à dos. Les provisions d’eau ont été entamées depuis longtemps déjà et, en ce qui me concerne, je choisis le rationnement.

 

 

Je suis presque soulagé de me retrouver sur cette portion de route asphaltée, après une série de glissades sur le sentier. Un peu désorientés, nous déambulons sur la route jusqu’à ce qu’un jeune homme qui passait par là, sur son scooter, nous indique le sentier à prendre, à quelques centaines de mètres, du lieu où nous nous trouvons. Le parcours n’est plus qu’une succession de montées ; la chaleur, conjuguée à la fatigue, a ralenti notre marche et c’est avec soulagement que nous terminons cette deuxième étape.

Après une pause, d’une dizaine de minutes, sur le bord de la route, nous entamons la dernière partie de Kalla qui doit nous mener au petit village de Dos d’Ane, situé à plus de 1000 mètres d’altitude. Tant bien que mal, nous y parvenons, aux environs de midi. La fatigue commence à se faire sentir et nous devons encore marcher, sous le soleil et sur l’asphalte, pour nous rendre « Chez Raymonde ». La table d’hôte, située sur la route du Cap Noir, est à plus de trois kilomètres de l’entrée du village. Il n’est pas question de marquer le pas si nous voulons être dans les temps, du moins ceux que nous nous sommes fixés. Dans le dernier kilomètre, ce qui reste de la troupe se fait dépasser par Daniel et Rita qui nous ont rejoints, en voiture, pour le déjeuner.

Alors que nous arrivons à destination, les premières gouttes de pluie viennent s’écraser sur le bitume encore brûlant. Notre hôtesse, peu bavarde, a déjà disposé sur la table, les beignets de carottes qui vont accompagner le punch maison. La longue marche a aiguisé nos appétits et nous ne nous faisons pas prier pour rejoindre le couple de touristes qui s’est installé en bout de table, peu après notre arrivée. L’ambiance est à la convivialité et c’est tout le charme de ces tables d’hôte qui foisonnent aujourd’hui sur notre ile. Si la cuisine laisse parfois à désirer, ce n’est pas le cas, aujourd’hui, chez « Chez Raymonde ». Le cari « Ti Jacques » - une spécialité, bien de chez nous - et le poulet fumé, copieusement servis, ont fait les délices de tous ceux qui ont pris part au repas.

Après le café, le « rhum arrangé » a fait le bonheur des amateurs d’alcool fort qui l’ont dégusté avec modération, ou presque… Il faut dire que la pluie, qui n’a pas cessé de tomber pendant le repas, avait rafraîchi la température. « Celui qui boit ne conduit pas »;Marie-Lys, Nicol et moi avons pris, sous une pluie battante, la route qui mène à l’abribus le plus proche. L’abribus, en question, est une véritable passoire et c’est avec soulagement que nous sommes montés dans le bus, qui nous a conduit jusqu’au village de La Rivière des Galets. Ainsi, s’est achevée la randonnée Kalla qui restera,longtemps encore, dans nos mémoires.



13/03/2011
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