La Fournaise

DUMILE

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Dumile, c’est le nom donné à cette tempête tropicale qui s’est malicieusement transformée en cyclone tropical, alors qu’elle se situait dans l’ouest de notre île, autrement dit, au plus près de notre région et de ma case. Si cette dernière a bien résisté aux puissantes rafales de vent, mon pied d’zavocat (avocatier), qui n’avait, peut-être, pas retenu la leçon donnée par Jean de La Fontaine, dans « Le chêne et le roseau », s’est retrouvé sur le flanc après avoir été déraciné, en moins de temps qu’il m’en faut pour vous en parler.

Ce pied d’zavocat, c’est nous qui l’avons planté, lorsque nous sommes venus nous installer dans le quartier, il y aura bientôt trente ans. Pendant longtemps, nous l’avons cru stérile, jusqu’à ce que, l’année dernière, il produise les beaux fruits qui ont fait notre bonheur et celui de notre entourage.

Pour les maraîchers, qui ont vu, anéanti en quelques heures, le fruit de plusieurs mois de travail, qu’est-ce qu’un malheureux pied d’zavocat, me direz-vous ? Je comprends très bien mais vous ne m’empêcherez pas, pour autant, de pleurer mon pied d’zavocat qui a eu, en tombant, la délicatesse d’épargner le fil électrique et celui du téléphone, sans lesquels j’aurais eu du mal à écrire cet article. 

Dans Mily ou la Terre natale, Lamartine écrivait : « Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? »  Je partage la réflexion du poète, bien que les arbres soient, pour moi, beaucoup plus que de simples objets. Les arbres sont vivants et leur mort est toujours une perte pour les amoureux de la nature...